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Le Miel du Burkina

28 mai 2008

Ma journée parfaite

Dimanche j'avais décidé de déprimer. C'est comme ça. Marie-Sophie est partie me laisser seule. Mon retour au boulot après une parenthèse idyllique en France fut difficile. C'etait mon anniv' que certain ont omis de fêter. Et j'avais une reserve de fromage à siffler, fallait bien trouver une bonne excuse. Donc la journée commence doucement par des séries sur l'ordi et du grignotage de fromage intempestif.

Et là, la pluie des mangues m'a surpris. Il s'agit d'une bonne drache, comme on dit chez moi, qui arrive en pleine saison chaude bien avant le début de la saison des pluies. Pas grave, de toute façon je sortirai pas la tête de la maison!

Ah, merde, je n'ai plus de cigarettes! Qu'est qu'une journée loose si on peut pas fumer. Ca devient presque sain, c'est inacceptable. J'enfile donc ma plus ignoble robe et file entre les marres de boue jusqu'au marché pour acheter mes mustang préférées (pas beaucoup, t'inquiète pas Maman).

Mais qui est là, sur le pas de la porte par un temps pareil? Oli, la soeur de Didier. Je pourrai pas y échapper alors autant faire vite, je rentre chez Didier, je salue la famille, décidé à repatir dans la minute. Mais ils sont forts. Et avant même que ma minute de politesse soit achevée, je suis assise avec la maman, une mangue entre les mains, Flora (la plus jeune)sur les genoux et la conversation a commencé...20 minutes plus tard, je sens une ouverture, je commence donc à emettre l'hypothèse de partir. Le pretexte? un baptême, Hortense fête celui de son fils aujourd'hui. Mais ça ne se passera pas comme ça, ici à Kouri Tenga, la solitude se mérite. Aussi Oli entendant parlé de baptême propose de m'accompagner.

Nous voilà donc Oli et moi chez Hortense, la dame qui vient faire le ménage chez nous, les pieds enfoncés dans 10 centimètres de boue. En face de nous, les vieux de la famille venus accueillir les invités. Devant nous une table rempli de To sauce oseille, de bouillie aigre au maïs, et de Dolo au pastis (grande découverte gustative à ne pas renouveller!). Et Hortense, plus énergique que jamais, dansant au rythme de chansons démodées au point d'en perdre ses tapette dans la boue!

Une fois la nausée arrivée, je décide qu'il est temps de filer, il me reste encore une bonne soirée de déprime en perspective. Avec nos petits sachet de pop-corn et de chips au crevettes, on demande notre chemin et je regagne ma grotte. Le bonheur dans la déprime, ça vous dit quelque chose? J'ai jamais été plus heureuse de pouvoir bouder seule enfermée chez moi.

Je remets donc l'ordi en marche, j'abandonne malheureusement le fromage. Et là, le drame, le complot, la fin du monde. Mes amis coopérants ont décidé de passer et en plus ils m'invitent à manger un poisson. Impossible de refuser. Avec désespoir je me traine, je me change et ils arrivent frais et dynamiques. Ils m'obligent à passer une excellente soirée à discuter, rigoler et manger.

De retour à la maison je n'en peux plus de toute cette bonne humeur, ils m'ont tous gaché mon anniversaire avec leur gentillesse. La conclusion? Faut que je fasse des réserves de cigarettes!

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22 mai 2008

Grande Décision

Pour la plupart de mes lecteurs la nouvelle ne sera plus vraiment fraîche, mais par acquis de conscience je le note: j'ai mis un terme à mon contrat au Burkina, enfin je suis en train de mettre un terme. Cela signifie plus simplement que je vais quitter mon poste et mon pays d'adoption d'ici Août ou Septembre pour regagner la France.

Eviter les questions du genre: mais tu vas faire quoi après? je ne sais pas! Ce qui est sur c'est que je ne regrette pas mon expérience ici ni ma decision d'arreter.

Un boulot sans doute passionnant mais pas pour moi, un manque de motivation qui me pompe toute mon énérgie: j'ai cru que la cause pourrait suffir à me faire faire ce qui ne m'interesse pas. Et puis j'ai du admettre que non, aussi sincère qu'était mon envie de participer au développement, elle n'a pas suffit à me maintenir motivée.

Maintenant je vais passer par des moments un peu délicats puisque je suis en train d'annoncer mon prochain départ. Je ne fuis pas, j'assume et j'ai bien l'intention de continuer à travailler avec la meme efficacité jusqu'à mon départ. Ah oui, parce que je me plains toujours de mon boulot, et d'un peu tout mais sachez que j'ai accompli de belles choses dont je suis fière et qu'on me considère comme un élèment important dans l'association. Ca rehausse ma confiance en moi, et ca augmente la culpabilité de partir...

Mais je vais bien, je me sens libre et légère (malgrè les 4 kilos pris en deux semaines en France). Mais avant mon retour, il y aura la venue extraordinaire de guest stars tel que: Papa, Maman et Claire et plus tard, Popy Tim... Bref, de belles aventures en perspective!

29 mars 2008

Niamey encore

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Et là c'est moi!! Et derrière moi, le fleuvre Niger, on est à Niamey. Bon alors, malheureusement pour la photo, c'était le reveil de l'Harmattan, ce vent puissant qui balaye toute l'Afrique de l'Ouest en début d'année et entraine le sable du désert qui donne cet aspect brumeux. Sinon, on voit une petite île au milieu où les gens vont se laver et faire leur lessive et on voit la rive droite de la ville.

29 mars 2008

Home sweet home

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Vous admirez Didier, notre voisin et ami qui discute avec Michaël, dans notre cours à Ouaga. Les yeux experts auront déjà repéré un manguier bien garni qui fût pillé quelques jours plus tard par des voisins peu scrupuleux, ma mobylette, et la serpillère qui pendouille devant la fenêtre de la chambre de Marie-So

29 mars 2008

Les Cascades de Banfora

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A l'opposé du Sahel, au sud du Burkina, nous sommes à Banfora. Les cascades, les arbres verts, la fraicheur. Mis à part une peur panique de me faire bouffer par un poisson africain énorme et féroce, j'ai adoré ce moment.

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29 mars 2008

Marché de Gorom Gorom

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Nous voici à Gorom Gorom, dans le Sahel. La population sahélienne est essentiellement composée de peuls et de touaregs. Les peulottes sont connues pour leur goût des couleurs vives, je vous laisse juger.

13 mars 2008

Ca fait longtemps

Wow, je suis carrement désolée, ça fait trop longtemps que j'ai rien posté.

Je serais vous, je trouverais ça inadmissible, encore plus étant donné tous les trucs que j'ai pu vivre ces derniers mois et que je vous ai pas raconté.

Par exemple, vous seriez totalement hors de vous si vous appreniez avec un mois de retard que pour la Saint Valentin, Michaël m'a offert un tour de pagode à la nuit tombée sur le fleuve Niger. Pagode qu'il à loué à un pêcheur.

Ou encore que nous sommes allé moi et 4 autres volontaires français au festival des masques de Dédougou. Le voyage devait initialement durer 5 ou 6 heures. Après 24heures et une infinité de problèmes mécaniques, nous sommes finalement arrivé à bon port... avec une roue réparée en pleine brousse grace à un bout de mouchoir et une capsule de nescafé -Mac Gyver était avec nous!

Ou bien je pourrais vous rendre fous en vous narrant mes techniques infaillibles pour ne pas payer de PV quand les flics m'arretent parce que j'ai brulé un feu, ma négociation avec les douaniers qui voulaient nous faire payer des droits sur la mobylette qu'on emmenait à Niamey...

J'éviterai de vous énerver en vous disant que j'ai appris à faire le riz gras et le riz sauce arachide - à gouter impérativement à mon retour.

Je vais juste poster quelques photos et surtout ne rien vous dire. Mais promis, à partir de maintenant je vais tenir ce blog correctement à jour ;-)

9 janvier 2008

Résumons

Que de temps depuis mon dernier message !! Résumons les événements marquants de ces derniers temps.

Michaël est arrivé juste avant les fêtes de fin d’année. Après de courtes retrouvailles, je l’ai emmené à Koudougou. J’en ai profité, pour la première fois depuis mon arrivée, pour faire du tourisme dans le coin. Fallait nous voir, les deux blancs, tous casques sortis sur la mobylette, faire des excursions de

30 km

pour aller admirer des « crocodiles sacrés » ou le marché au bétail. En tout cas, c’était génial, on a eu un peu mal aux fesses avec la mob, on a eu un peu peur avec les flics à kalachnikov qui nous ont menacés de prendre la mob et de nous laisser comme deux idiots à pied au milieu de nulle part, on s’est bien marré à négocier les prix avec sœur Bernadette dans le centre d’hébergement…

Ensuite retour à Ouaga pour Noël. Laissez moi vous conter Noël au Burkina.

Le 24 soir, nous autres, coopérants, décidons de nous réunir pour un dîner. Ca n’est pas du tout une tradition pour les burkinabè qui se contentent de la messe de minuit, absolument interminable, mi moré, mi français… Les églises sont tellement prises d’assaut que la messe a lieu devant l’église et non dedans afin de permettre aux centaines de fidèles d’y assister. A la fin de la messe, 300 personnes se retrouvent dans le parking à mobylette, encerclé par des banderoles de sécurité. Interdit de bouger avant le signal sonore, et là, le Paris-Dakar commence ou plutôt le « Eglise-Maquis ».

Le lendemain, la fête commence vraiment. Dès le matin, on passe de maison en maison, souhaiter joyeux Noël à ses amis, ses voisins, sa famille. A chaque fois on est reçu avec nourriture, sucrerie (coca, fanta…) et alcool.

Didier, notre voisin et ami nous a fait faire le tour de Ouaga. On a mangé 10 fois, les garçons qui ne conduisaient pas ont bu comme des pochtrons. Dans chaque foyer, les gens t’accueillent comme si tu étais une personnalité. On a palabrer, manger la viande et bu le coca pendant 10heures d’affilées. J’ai adoré !!

C’était incroyable cette atmosphère festive pendant la journée entière, les gens sont heureux. Et l’esprit qui les anime pour Noël, c’est le don. Ils donnent le peu qu’ils ont à qui passe leur porte, sans rien demander en échange. Les familles musulmanes sont gavées (comme elles gavent les familles chrétiennes lors des fêtes musulmanes).

J’ai évidemment pensé au plaisir du repas familial que j’ai manqué en France et que j’adore, mais cette expérience là, c’est complètement différent et ça semble plus proche de l’esprit initial de Noël.

Mais je ne reviendrai pas sur le manque absolument choquant de foie gras et de saumon fumé dans les plateaux de victuailles qu’on nous a présenté la journée durant !!!

Ensuite, j’avais des vacances. Michaël et moi sommes partis en amoureux pour nouvel an dans le désert vers Gorom-Gorom dans le Sahel : 5 jours entre dunes de sable, ciel étoilé, campement nomades, dromadaires, nuits à la belle étoile… C’était dépaysant, incroyablement calme et j’ai redécouvert la beauté de la nature. Enfin, bon, après 5 jours, la nature elle commence a bien te saouler et j’étais ravi de retrouver l’effervescence de Ouaga, l’électricité, l’eau courante, le goudron, les gens qui parlent français… Michaël aussi. N’empêche, notre nuit de nouvel an en plein milieu du Désert, c’était lui et moi et nos guides Touaregs qui parlaient quasi pas français, un feu de bois, du riz moisi. On a adoré.

Maintenant moi et "mon beau rasta blanc", comme disent mes collègues, sommes à Ouaga, l'histoire de quelques jours avant de repartir à Koudougou et Bobo et Niamey. Il vient avec moi dans mes déplacements, profitant de ce que je travaille pour se balader. Ca me fait un bien fou qu'il soit là, je ne souffre plus de la solitude et ça change tout.

13 décembre 2007

Le travail, c'est la santé...

11decembre_001 

Que dire que dire… Ces derniers temps me sont arrivés quelques événements : j’ai mangé des chenilles, j’ai vu Blaise Compaoré lors du défilé à l’occasion de la fête d’indépendance du 11 décembre, j’ai pris le plus incroyable coup de soleil de la création, j’ai vu les manifestations du 13 décembre en mémoire de l’assassinat du journaliste Burkinabè Norbert Zongo…

Tout cela pourtant n’arrive pas à me faire oublier mes problèmes de travail. Je ne dois pas parler des gens et de l’association sur un site public normalement, mais là j’en peux plus !

J’ai beaucoup de mal à gérer le fait que mes collègues ne peuvent prendre aucune initiative. Je sais bien que c’est en grande partie du à la culture africaine qui place le chef au dessus et qui immobilise les autres tant que le chef n’a pas donné son accord. N’empêche que le résultat, c’est que je me retrouve avec des problèmes à gérer qui ne me concernent pas, pour lesquels je n’ai aucune aide et surtout on ne montre aucune reconnaissance une fois le travail terminé.

Je ne pensais pas que ça serait si difficile : Manager une équipe, gérer les relations avec des collègues inhabitués aux femmes de décision, faire face à des réactions complètement inédites pour moi telles que rejeter la faute sur les autres, ne jamais anticiper, ne pas prendre de décision …

Ce que j’envie beaucoup à mes collègues, c’est leur détente face à cette pression que je ne gère pas bien du tout. Ici, j’entends tout le temps « ça va aller » et ça m’énerve encore plus. Je me sens seule face à l’adversité, comme si j’étais la seule à mesurer la gravité de notre situation. En même temps, je passe par des périodes d’inactivité totale où je m’ennuie. Je sens bien naître quelques reproches, je ne tourne pas assez avec les commerciales. Mais je n’y arrive pas, le soleil, la fatigue physique, la lenteur de tous les échanges…

Encore et toujours, il y a quelque chose dans l’air ici qui m’empêche de me sentir vraiment bien. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus mais je suis lasse de ne jamais être enthousiaste. J’ai finalement changé d’avis, je compte bien sur Michaël pour améliorer ça et advienne que pourra quand il repartira. Il faut savoir trouver des sources extérieures quand on a épuisé toute son énergie personnelle.

6 décembre 2007

Loin du Spleen mais plus encore de l'Idéal

Je vais vous donner l’humeur du jour, parce que ma vie ça n’est pas que des anecdotes mais aussi et surtout des sensations et des émotions. J’ai du dernièrement affronter quelques situations qui m’ont beaucoup fragilisées.

Alima -dont j'ai déjà parlé- a tenté de me soutirer de l’argent, les voisins pompent notre électricité me faisant vivre à la bougie pendant deux jours, la fatigue s'accumule, la maison est vide d'amis et de coloc pour une semaine… Le tout sur fond de dépaysement, perte de repéres et solitude. Sans compter que le travail se complexifie à mesure que j'entre en interaction avec mes collègues. Tout est flou, rien n'est rigoureux, ça m'énerve!

Je suis passé récemment par des moments très difficiles. La fatigue morale d’abord, qui a débouché sur un rejet en masse des burkinabè que je voyais tous comme des personnes fourbes intéressées uniquement par l’argent que je pourrais leur apporter.

S’en est suivi un mal du pays, de vous tous et de la BOUFFE !! Riz, courgettes, tomates, bananes et yaourt les jours de fête, ça n’aide pas le gourmet que je suis à prendre son pied gustatif et ça joue aussi sur le reste.

Mais je me reprends en main, j’essai de trouver seule les façon de me remonter le moral. Beaucoup de sommeil, regarder un film bien nul, lire. Ca marche mais c’est lent. J'essai aussi de faire positiver ma petite voix interieure, après tout ne suis je pas la plus apte à trouver les mots pour me réconforter?

En plus, j'ai du soutien: Mike m’appelle beaucoup en ce moment et Maman tombe à pic! Ca me rebooste. En plus Michaël arrive bientôt. C'est un challenge supplémentaire, me remettre d'aplomb avant sa venue...Je vais m'acheter du Yaourt ce soir!

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