Résumons
Que de temps depuis mon dernier message !! Résumons les événements marquants de ces derniers temps. Michaël est arrivé juste avant les fêtes de fin d’année. Après de courtes retrouvailles, je l’ai emmené à Koudougou. J’en ai profité, pour la première fois depuis mon arrivée, pour faire du tourisme dans le coin. Fallait nous voir, les deux blancs, tous casques sortis sur la mobylette, faire des excursions de 30 km Ensuite retour à Ouaga pour Noël. Laissez moi vous conter Noël au Burkina. Le 24 soir, nous autres, coopérants, décidons de nous réunir pour un dîner. Ca n’est pas du tout une tradition pour les burkinabè qui se contentent de la messe de minuit, absolument interminable, mi moré, mi français… Les églises sont tellement prises d’assaut que la messe a lieu devant l’église et non dedans afin de permettre aux centaines de fidèles d’y assister. A la fin de la messe, 300 personnes se retrouvent dans le parking à mobylette, encerclé par des banderoles de sécurité. Interdit de bouger avant le signal sonore, et là, le Paris-Dakar commence ou plutôt le « Eglise-Maquis ». Le lendemain, la fête commence vraiment. Dès le matin, on passe de maison en maison, souhaiter joyeux Noël à ses amis, ses voisins, sa famille. A chaque fois on est reçu avec nourriture, sucrerie (coca, fanta…) et alcool. Didier, notre voisin et ami nous a fait faire le tour de Ouaga. On a mangé 10 fois, les garçons qui ne conduisaient pas ont bu comme des pochtrons. Dans chaque foyer, les gens t’accueillent comme si tu étais une personnalité. On a palabrer, manger la viande et bu le coca pendant 10heures d’affilées. J’ai adoré !! C’était incroyable cette atmosphère festive pendant la journée entière, les gens sont heureux. Et l’esprit qui les anime pour Noël, c’est le don. Ils donnent le peu qu’ils ont à qui passe leur porte, sans rien demander en échange. Les familles musulmanes sont gavées (comme elles gavent les familles chrétiennes lors des fêtes musulmanes). J’ai évidemment pensé au plaisir du repas familial que j’ai manqué en France et que j’adore, mais cette expérience là, c’est complètement différent et ça semble plus proche de l’esprit initial de Noël. Mais je ne reviendrai pas sur le manque absolument choquant de foie gras et de saumon fumé dans les plateaux de victuailles qu’on nous a présenté la journée durant !!! Ensuite, j’avais des vacances. Michaël et moi sommes partis en amoureux pour nouvel an dans le désert vers Gorom-Gorom dans le Sahel : 5 jours entre dunes de sable, ciel étoilé, campement nomades, dromadaires, nuits à la belle étoile… C’était dépaysant, incroyablement calme et j’ai redécouvert la beauté de la nature. Enfin, bon, après 5 jours, la nature elle commence a bien te saouler et j’étais ravi de retrouver l’effervescence de Ouaga, l’électricité, l’eau courante, le goudron, les gens qui parlent français… Michaël aussi. N’empêche, notre nuit de nouvel an en plein milieu du Désert, c’était lui et moi et nos guides Touaregs qui parlaient quasi pas français, un feu de bois, du riz moisi. On a adoré. Maintenant moi et "mon beau rasta blanc", comme disent mes collègues, sommes à Ouaga, l'histoire de quelques jours avant de repartir à Koudougou et Bobo et Niamey. Il vient avec moi dans mes déplacements, profitant de ce que je travaille pour se balader. Ca me fait un bien fou qu'il soit là, je ne souffre plus de la solitude et ça change tout.