Whaou, la go (inverse de gars, qui signifie nana)
Je voulais partager avec vous l’excitation qu’a provoquée chez moi l’obtention de ma première tenue burkinabè.
Première étape, aller acheter des pagnes, le tissu africain. La plupart des femmes le porte attaché à la taille, sans passage chez le tailleur, un peu comme un paréo. Je me rends donc au marché de Paga la Yiiri près de chez moi. Après 30 minutes d’intense hésitation, je fini par jeter mon dévolu sur un tissu qui porte le nom de « l’œil de ma rivale ».
Je me rends ensuite chez le couturier, le sourire aux lèvres, les pagnes sous le bras. J’en profite pour observer, avide d’idées, les tenues des femmes qui passent. J’ai carte blanche, les tailleurs peuvent tout faire, alors que choisir ??!! Pas tellement convaincue par les passantes, je me jette sur les catalogues de Fugence, le tailleur du coin de la rue.
Je trouve des modèles qui me plaisent, j’explique donc à ce dernier, très concentré, que je veux une jupe comme celle là mais avec moins de ceci et un haut exactement comme celui ci mais avec plus de cela et blablabla. Fugence impassible écoute, ne note rien et ponctue mon monologue de quelques « d’accord ». Une fois ma description terminée, il prend mes mesures qu’il écrit cette fois et le verdict tombe, ça sera prêt dans une semaine.
7 jours et une heure plus tard, je suis devant son kiosque. Je récupère la jupe et le haut et rentre chez moi pour l’essayer complètement surexcitée « ouaaaaaaaaaaais ! Mes premières fringues sur mesure que c’est moi qui ai tout choisi du tissu jusqu’à la coupe, trop bien !!! »
J’ondule comme un ver de terre pour rentrer les minuscules (si!!) protubérances que sont mes fesses et ma poitrine dans ces bouts de tissu.
Bon…voilà…Fugence n’a pas du tout fait ce que je voulais… Mais finalement, ce n’est pas si mal…et puis faut laisser s’exprimer l’artiste, non ?!